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Lors du Forum Ministériel Africain sur l’Habitat et le Développement Urbain (FOMAHDU 2) prévu à Dakar les 16 et 17 Octobre 2018, les discussions porteront sur trois thématiques majeures.
La mise à niveau et le Renouvellement urbains
En 2020, la population des villes africaines dépassera le cap symbolique du demi-milliard pour atteindre 775 millions de citadins en 2030. Si rien n’est fait, cette croissance rapide et importante des villes, couplée à un système économique où l’informel occupe une place grandissante et dans un contexte de faible industrialisation, accentuera l’étalement urbain à ce jour insuffisamment planifié et dominé par l’habitat insalubre et précaire et par des quartiers informels et sous équipés. Des pays comme le Sénégal comptent 40 % de citadins vivant dans des bidonvilles, une proportion presque similaire à la moyenne enregistrée en Afrique. Ces types d’établissements humains restent pourtant très dynamiques au plan économique et contribuent paradoxalement à la prospérité des villes sans pour autant y être pleinement intégrés tant les déficits en infrastructures et en connectivité sont importants.
Par conséquent, la mise à niveau de ces larges franges des villes s’avère plus que jamais nécessaire pour répondre aux besoins de cette population et permettre son inclusion au tissu économique urbain ainsi que le recommande le Nouvel Agenda Urbain dont l’un des principes fondateurs est : « Ne laisser personne pour compte. »
Pour ce faire, l’Afrique a besoin d’un changement de paradigme et de modes opératoires lui permettant de mettre à niveau ses villes et établissements humains, du point de vue de la planification urbaine, de l’habitat, de la grille des équipements, des services et autres fonctions urbaines.
Les urbanisations nouvelles
En 1950, la population urbaine représentait 30 % de la population mondiale. En 2008, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, plus de la moitié de la population mondiale résidait dans les villes. En 2050, si les tendances se maintiennent, elles devraient se renforcer et 70 % de la population mondiale seront des citadins. Pour faire face à cette tendance inévitable et irréversible, portée surtout par les populations d’Afrique et d’Asie, une nouvelle vision du développement urbain s’est instaurée et devra être appliquée à travers de nouvelles approches d’urbanisation.
A l’échelle de l’Afrique, plusieurs entrées et déclinaisons sont initiées pour repenser la ville et l’agglomération au regard de la feuille de route du Nouvel Agenda Urbain. Au-delà des appellations et qualificatifs de villes vertes, durables, intelligentes, résilientes, inclusives et prospères, les urbanisations nouvelles nous invitent, nous incitent et nous initient à réinventer la fabrique urbaine autour du concept des « 3 Es » : Economie urbaine, Equité sociale, Environnement durable. Ces trois piliers sont une manière « de bâtir des villes inclusives, résilientes et durables » grâce à des économies compétitives et prospères, des environnements durables et une équité et une inclusion sociales ne laissant personne en rade et prenant en compte la montée des risques et vulnérabilités.
Les possibilités offertes par la jeunesse de la population, au rang desquels un dividende démographique porteur d’opportunités économiques, peuvent rendre attractives les villes africaines si la santé, l’instruction, la formation et l’employabilité sont promues. Des infrastructures de dernière génération et des équipements structurants sont à réaliser afin de répondre à une demande déjà forte et qui ne cesse de croître. Le foncier et des finances accessibles et mobilisables sont des conditions pour repenser les territoires à partir de villes inclusives, prospères, résilientes et durables.
Villes intelligentes ou solutions urbaines intelligentes, permettent de trouver un équilibre dynamique entre des modes de production urbaine intensives et numériques et une exigence de durabilité. La transition urbaine vers des villes intelligentes, c’est-à-dire des villes qui inventent des solutions efficientes et durables aux problèmes qui se posent à leurs résidents et à leur environnement est un des défis auxquels les villes et les métropoles font face. La Pollution, la mobilité, l’accès à l’énergie et aux logements abordables, aux équipements et aux services de base, la gestion des déchets et des risques urbains reste des défis dans les nouvelles urbanisations.
Les Autoroutes, aéroports, parcs industriels et technologiques, trains, tramways et BRT
(Bus Rapid Transit) sont autant d’investissements structurants d’une nouvelle urbanisation, d’une nouvelle vision de la ville porteuse de croissance économique et facteur de cohésion sociale. Face à l’urbanisation rapide, de nouveaux modes d’urbanisation sont inventés. Villes durables, villes vertes, villes intelligentes, nouvelles capitales, pôles urbains, éco quartiers, villes religieuses, villes frontalières, corridors urbains, réseaux de villes petites et moyennes, villes numériques, la liste des modèles stratégiques et opérationnels de la fabrique urbaine nouvelle a fortement évolué par rapport au schéma longtemps persistant d’une urbanisation coloniale séculaire.
Le développement de nouveaux quartiers, de villes nouvelles, de pôles urbains ou de zones d’extension représentent près de la moitié de l’ensemble des développements urbains en Afrique qu’elles soient dans les capitales ou à proximité, dans les villes de l’intérieur. Diamniadio au Sénégal, Oyala en Guinée Equatoriale, Kilamba en Angola, Konza City au Kenya, Hope City et King City au Ghana, Akwaba City en Côte d’Ivoire, sont autant de nouvelles villes que de témoins de nouvelles urbanisations.
La gouvernance des villes et des métropoles
La gouvernance urbaine est « la gestion équilibrée des cohérences et des relations entre acteurs, institutions, ressources, stratégies et procédures dans les villes ». La complexité des enjeux et des défis urbains et la nécessité de se référer au Nouvel Agenda urbain et aux ODD requièrent de nouvelles modalités de gouvernance urbaine. La gestion des villes reste difficile compte tenu de la multiplicité des acteurs, la diversification des modalités de gestion et l’emboitement des institutions en matière de fonctionnement et de gouvernance urbaine. De même, cette difficulté est perçue dans l’articulation entre les Etats centraux et les pouvoirs locaux des villes, et également au sein des différents niveaux de pouvoirs locaux. La gouvernance des villes africaines fait face à des processus peu aboutis de décentralisation et de transferts de compétences et de ressources aux collectivités territoriales.
Ces difficultés d’articulation dans la gestion selon les échelles de gouvernance résultent de dysfonctionnements au niveau de l’articulation du système et de la hiérarchie des établissements humains et des villes. En plus, les déficits en matière de disponibilité et de formation des ressources humaines, de planification et de gestion conduisent à un manque de transparence et d’efficacité dans la gestion des villes.
En outre, il faut relever que les villes sont des catalyseurs essentiels des économies locales et nationales. Plus de 80% de l’activité économique mondiale s’y concentre.
@BIG
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